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Chroniques
Joseph Haydn
Die sieben letzten Worte unseres Erlösers am Kreuze (version oratorio)
Les sept dernières paroles du Christ en croix sont le fruit d'une commande d'un chanoine de Cadix qui avait besoin d'une partition orchestrale méditative pour « accompagner les exercices de la Passion » à la Chapelle Santa Cueva. Les mouvements étaient l'illustration musicale du texte biblique, d'où une succession de sept adagios. Devant le succès de la partition, le compositeur transcrivit sa pièce pour quatuor à cordes avant de donner son approbation à un arrangement pour clavier.
En août 1795, lors d'une halte dans la ville de Passau, au confluent du Danube et de l'Inn, le compositeur entendit une exécution de sa partition transformée en cantate pour chœur et orchestre par Joseph Friebert, conseiller à la cour et maître de chapelle de la cathédrale de Passau. Si Haydn se montra fort ravi de cette transposition, il pensait pouvoir améliorer les parties vocales. Il se servit d'abord de la version de Passau comme modèle avant de s'en détacher, au fur et à mesure de la progression de son travail. Si les parties orchestrales ne furent que fort peu remaniées par rapport à l'original, le musicien fit deux importants ajouts : les mouvements sont désormais précédés de courtes introductions à quatre voix, et une nouvelle partie instrumentale, uniquement confiée aux vents, prend place entre les quatrième et cinquième parties. La création de la version oratorio de la main de Haydn se déroula le 26 mars 1756 au palais Schwartzenberg à Vienne. L'œuvre s'imposa rapidement au répertoire de la liturgie de la passion.
Le présent enregistrement réunit la fine fleur de la jeune interprétation sur instruments d'époque : le chœur Accentus et l'Akademie für alte Musik Berlin sous la direction de Laurence Equilbey. D'une belle force dramatique et d'une perfection instrumentale totale, cette version renforcée d'un idéal quatuor de solistes – Sandrine Piau, Ruth Sandhoff, Robert Getchell, Harry Van der Kamp – frise la perfection. On regrette juste un léger manque de tension et de vécu. Dans une discographie assez maigrichonne pour cette version oratorio, ce très beau disque devient l'immédiat dauphin de l'enregistrement de Nikolaus Harnoncourt (Teldec).
PJT