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Chroniques
soirée Schumann de l'Atelier Lyrique
D’emblée, l'on saluera l'activité foisonnante de L'Atelier Lyrique de l'Opéra national de Paris. Depuis le début de saison, en septembre, cette douzaine de jeunes chanteurs n'a cessé de préparer concerts et représentations, donnant plusieurs rendez-vous au public – comme les Madrigaux de Philippe Fénelon, à l'occasion de la récente reprise de son Faust, créé à Toulouse il y a trois printemps [lire notre chronique du 25 mai 2007], l'hommage à Luciano Berio et Cathy Berberian donné au Louvre dans le cadre de son invitation à Umberto Eco [lire notre chronique du 25 novembre 2009] ou encore Les Troqueurs, l'opéra-bouffon d'Antoine d'Auvergne [lire notre chronique du 28 novembre 2009]. Nous les retrouvons, ce soir, dans un programme entièrement consacré à la musique de Robert Schumann dont le mérite est de regrouper lieder, duos et quatuors plutôt rares au concert.
Ainsi goûte-t-on le timbre lumineux du ténor Stanislas de Barbeyrac, tant vaillant et ferme qu'élégamment nuancé, la discrète expressivité du baryton Damien Pass, l'irrésistible fraîcheur de ton, conjuguée à une saine diction allemande, du ténor Manuel Nuñez Camelino et, surtout, la riche couleur et la sensibilité du mezzo-soprano russe Alina Kolosova qui, disposant de moyens vocaux indéniables, livre une interprétation fort inspirée des bouleversants Gedicht der Konigin Maria Stuart Op.135, beaux comme un désert, saisissant adieu au monde écrit quatorze mois à peine avant le suicide du compositeur.
Prenez date : les artistes de l'Atelier Lyrique présenteront, à partir du 24 juin (MC93), Mirandolina, l'opéra comique que Bohuslav Martinů signait à Nice en 1952, et dont ce sera la première française.
BB