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Chroniques
Orpheus I am...
Joel frederiksen et l'ensemble Phœnix
C’est une promenade madrigalesque que présentent ce soir Les Concerts des Billettes en accueillant la basse américaine Joel Frederiksen et son ensemble Phœnix. Couvrant une cinquantaine d’années de production arcboutée sur les XVIe et XVIIe siècles, les musiciens tiendront le public par la main à travers les différentes écoles qu’on ne dira pas encore « nationales » et, surtout, leurs influences et interpénétrations.
Le parcours commence avec les îles britanniques qui donnent immédiatement un certain ton au concert. Il est si rare d’entendre une voix de basse dans ce répertoire que l’écoute en est d’abord toute surprise ! Le chant s’affirme remarquablement souple, tout simplement redoutable la fiabilité de l’intonation, d’une présence étonnante la discrète expressivité. De plus, Joel Frederiksen s’accompagne lui-même au luth, secondé pour certaines pages par la viole de gambe de Domen Marinčič et Sven Schwannberger qu’on entend au théorbe, au luth, mais aussi aux flûtes. Car les acteurs de Phœnix mesurent leur talent à plusieurs médiums, comme le révèlent quelques moments chantés en trio qui font goûter la haute-contre du dernier et le baryton clair de l’autre.
Orpheus I am… Tout semble déjà dit – et pourtant !
La diversité des factures et des inspirations occasionne un florilège passionnant, de la méditation de Johnson aux gracieuses facéties de Caccini, en passant par la vigueur d’Hume, la diaphanéité de Ferrabosco, la cordialité de Ford ou la franche bonne humeur de Bataille. Autant de moments qui, d’une certaine manière, simplifient l’abord d’une musique infiniment cultivée.
BB